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Pour la première fois, un lien entre le grisonnement des poils de barbe ou des cheveux et un gène a été établi. L’étude, portant sur 6 000 individus, montre que l’apparition des poils gris n’est pas seulement influencée par l’environnement mais aussi par l’ADN.
Les études sur le vieillissement progressent
La lutte contre le vieillissement est l’une des nouvelles activités de la recherche, et pas seulement au service de la cosmétologie. Il s’agit d’un enjeu important dans le traitement des maladies liées à l’âge, la cartographie du génome, et l’interaction des processus physiologiques au long terme.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la recherche génétique est à ses balbutiements en ce qui concerne le système pileux. Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait aucune preuve évidente d’un lien entre le capital génétique et les poils gris.
Comment les poils deviennent-ils gris ?
Le grisonnement des poils de barbe (ou canitie) est un effet de perspective. Il s’agit en fait de l’apparition de poils blancs au sein d’une barbe plus ou moins foncée.
Un poil ne peut pas être moins coloré que les autres. Il est soit blanc, soit coloré. Le phénomène apparaît en moyenne à l’âge de 35 ans, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
La couleur des poils est liée à la production de mélanine par les mélanocytes et la concentration du pigment dans le poil ou le cheveu. Plus la mélanine est concentrée, plus le poil est foncé.
L’apparition de poils blancs a lieu lorsqu’il y a un arrêt de production de la mélanine, une disparition des mélanocytes ou l’interruption de la communication de la mélanine au niveau du poil.
Poils de barbe gris : un gène en cause ?
Le gène incriminé dans l’apparition des poils de barbe gris est IRF4. Il s’agit d’un des gènes impliqués dans la régulation et le stockage de la mélanine.
Le professeur Andres Ruiz-Linares précise qu’il s’agit de la « première association génétique aux poils grisonnants », et que la compréhension de l’action d’IRF4 pourrait permettre de « développer des façons de retarder les poils grisonnants ».
L’étude, montre aussi l’action d’autres gènes, comme PRSS53 pour la frisure des cheveux, EDAR pour l’épaisseur de la barbe et la forme des cheveux, FOXL2 pour l’épaisseur des sourcils et PAX3 pour l’apparition du mono-sourcil.
Outre le problème esthétique, ces trouvailles pourraient être grandement utiles dans le domaine de la criminologie et de la médecine légale. Pour l’instant, seuls des sujets d’Amérique latine ont été étudiés. Mais si ces résultats se confirment pour des populations généralisées, la constitution du portrait-robot à partir d’échantillons d’ADN pourrait être bien plus précise.